Chériiiiie, je pars au télétravail, à ce soir !

Voilà presque un an qu’on télé-travaille un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…

Une dynamique amorcée il y a bon nombre d’années, mais restée relativement marginale jusqu’au coronavirus, se fait une place de choix en ces années 2020 parmi les modalités d’exercice de ses fonctions.

De la fantaisie dans le travail ?

Ce télétravail se pratique dans la cuisine ou au lit, en slip ou en jean, dès le réveil ou plutôt le soir, pieds nus ou en chaussons, entrecoupé de la balade du chien, du café avec le voisin, de la lessive à étendre…

Cette nouvelle configuration ouvre tout un pan de possibilités inédites. Elle chahute aussi une flopée de repères. Certaines personnes m’expriment, en rendez-vous, leur difficulté à côtoyer au quotidien leur conjoint-télétravailleur, ou à délimiter un espace de travail qui ne contaminerait pas l’espace personnel et familial.

Invitée à mettre en place sa propre organisation pro, chaque personne a désormais la responsabilité de ses rythmes, besoins, et à tâtons s’essaye à sa version idéale du télétravail, celle qui satisfait à la fois sa performance professionnelle, sa vie d’équipe, mais qui respecte et nourrit sa vie privée.

J’y vais, j’y suis, j’en reviens, j’y suis plus…

Lors de mes entretiens, chez Singuliers & Pluriels, j’identifie que les rituels de transition sont souvent les oubliés de cette nouvelle routine. Par exemple avant, nous allions au travail, et cela marquait la distinction concrète entre le monde pro et le monde perso, permettait éventuellement de laisser ce qui se vivait à la maison à la maison, et inversement au retour. A présent nous y sommes, au travail, puisque c’est lui qui nous accompagne là où nous nous trouvons, via tous les moyens numériques.

Le télétravail vient donc chatouiller vivement la question de la porosité entre les différentes sphères de nos vies. Il nous devient essentiel d’inventer, si nous voulons viabiliser ce système, des rituels de perméabilité afin de baliser clairement chez soi ce qui est travail et ce qui ne doit pas l’être. Dans l’espace, dans le temps, tout comme dans la disponibilité de l’esprit.